equal-salary, un label en faveur de l’égalité salariale

Malgré les meilleures intentions, à travail égal, les femmes perçoivent souvent un salaire inférieur à celui des hommes. equal-salary a mis au point une méthodologie permettant de révéler ces inégalités au sein des entreprises, et de les supprimer.

Hommes et femmes vraiment égaux face au salaire ? Les entreprises le prétendent, mais ce n’est pas ce que révèlent les chiffres : selon les dernières statistiques, dans l’économie privée, les femmes gagnent 24% de moins que leurs collègues masculins.¹ Dans l’Administration fédérale, la différence tourne autour de 18%. Certes, la situation évolue, mais les progrès sont lents : entre 1998 et 2006, l’écart ne s’est réduit que de 0,5% !¹ Pour inciter les entreprises à instaurer l’égalité des salaires, la Fondation equal-salary a créé un label spécifique.

Inégalité ne signifie pas forcément discrimination

Il y a discrimination lorsque, pour les mêmes qualifications et le même travail, une femme obtient un salaire inférieur à celui de son collègue masculin. Toutefois, il faut garder à l’esprit que deux salaires différents ne révèlent pas forcément une inégalité. Le niveau de rémunération d’une personne dépend de sa formation, de son expérience ou de son ancienneté, ainsi que de son niveau de performances. Le salaire dépend également de la position de la personne dans la hiérarchie ou de son taux d’occupation. À quoi s’ajoutent les facteurs propres à l’entreprise: secteur d’activité, taille, situation géographique. Ainsi, 60 % des écarts salariaux moyens sont dus à des facteurs explicables. La véritable discrimination, inexplicable, représente les 40% restants des écarts salariaux.

La Suisse, une pionnière

Grâce à ce label, la Suisse est pionnière en ce domaine. Aucune certification comparable n’existe dans d’autres pays. Plusieurs entreprises suisses sont déjà certifiées. La Fondation equal-salary entend bien développer le label et même l’exporter à l’étranger.

Les jeunes diplômées très concernées

Si les salaires d’entrée sont en règle générale les mêmes, la différence se creuse dans le temps. Les jeunes femmes qui bénéficent d’une formation supérieure n’échappent pas au phénomène. Au contraire, « c’est dans le secteur des services, au niveau des cadres supérieur-e-s, que l’écart salarial est le plus élevé (31%). »¹ Être consciente de la situation, c’est le premier pas pour éviter de tomber dans le piège des inégalités. S’informer du salaire auquel on peut prétendre en est un autre. Pour cela, divers calculateurs de salaires existent.² En postulant auprès d’une entreprise certifiée, une femme a la garantie de percevoir le même salaire qu’un homme pour une même situation.

Un boosteur d’image

Une fois obtenu, le label atteste concrètement que l’entreprise respecte l’égalité des salaires entre hommes et femmes. Ce qui améliore son image auprès du public et de ses employé-e-s et surtout, lui permet d’attirer les meilleurs talents féminins. Un formidable atout!

La procédure, en bref

La certification commence par une évaluation statistique des données salariales, en tenant compte de la politique salariale de l’entreprise candidate. La seconde phase consiste en un audit vérifiant l’engagement de l’entreprise en faveur d’une politique salariale équitable et sa mise en œuvre dans les ressources humaines. Durant cette phase, une enquête est menée auprès des membres du personnel pour mesurer leur perception de la politique salariale de l’entreprise. Si toutes les exigences sont remplies, l’entreprise obtient le label pour trois ans. La SGS, leader mondial de la certification, assume la gestion des procédures et des audits. La Confédération soutient ce label au moyen des aides financières prévues par la loi sur l’égalité, et octroyées par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes.

Osez faire la différence !

Les prochaines décennies marqueront un tournant pour l’emploi des femmes dans nos économies. Les projections statistiques pour les vingt prochaines années prévoient une diminution de la population active. Le taux d’activité des hommes ne peut augmenter et nombreux évoquent le désir de diminuer leur taux d’occupation. Ainsi, les femmes ayant autant – voire plus – de diplômes de hautes écoles que leurs collègues masculins, elles constituent le réservoir sur lequel nos économies vont devoir compter pour rester concurrentielles face aux nouvelles grandes puissances économiques.
Le contexte est favorable, à vous de jouer : renseignez-vous sur le salaire auquel vous pouvez prétendre ; en poste, demandez des augmentations en argumentant objectivement, résultats à l’appui ; postulez auprès des entreprises certifiées. Soyez pro-­actives ; osez faire la différence, vous en avez le pouvoir ! Soyez les ambassadrices equal-salary !

Notes:
¹ Brochure : Vers l’égalité des salaires ! Faits et tendances. Informations aux entreprises, aux salariées et salariés. DFI, BFEG et OFS, Berne, Mai 2009
² Calculateur de l’USS : www.egalitedessalaires.ch ;
Salarium : calculateur de la Confédération : www.lohnrechner.bfs.admin.ch/

Pour plus d'infos:
www.equalsalary.org