- Accueil
- Offres d'emploi
- Candidats
- Recruteurs
- Conseils
- Bilan de compétences
- Soft skills
- Life skills
- Curriculum Vitae
- Recettes de base
- Quelle forme choisir?
- A faire figurer au menu de votre CV
- Intégrer ses soft skills
- Valoriser ses soft skills
- Votre CV a-t-il une faiblesse?
- Mentir ou enjoliver son CV
- Les annexes du CV
- En bref
- CV les 10 questions les plus posées
- 10 trucs pour un CV maigrichon
- 10 trucs pour un CV trop volumineux
- Modèles de CV
- CV du point de vue du recruteur
- Niveaux de langues
- Lettre de motivation
- Candidature online
- Entretien
- Comment se préparer
- Comment réussir
- Questions type des recruteurs
- Soft skills: démontrez-les lors de l'entretien
- 10 attitudes agaçantes
- 10 phrases maladroites
- Règles d'or
- Le mail de motivation post-entretien
- Choisir vos références
- La négociation de salaire
- Entretien d'embauche via Skype
- L'entretien d'information
- Transformez vos points faibles en atouts
- Réseau
- Réseaux online
- Forums
- Forum virtuel de recrutement
- Certificat de travail
- La vie en entreprise
- Success & Career
Employable je suis, employable je reste !
Article paru dans la 17e édition du guide de carrière Career Starter, 2013.
Employable je suis, employable je reste !
Par Serge Panczuk,
Vice Président des Ressources Humaines et de la Communication d’Edwards Lifesciences (Europe Middle East Africa Canada & Latin America),
chargé de cours aux Universités de Genève HEC et Paris-Assas et auteur de plusieurs ouvrages sur le marketing RH, le management des ressources humaines, la gestion de carrière ou la Net Generation
On me demande souvent quelles sont les recettes pour bien gérer sa carrière. Ma première réponse est de dire qu’il n’y en a pas. Mais en y réfléchissant un peu plus, la seconde réponse est plus précise. Gérer sa carrière, c’est comprendre ce que l’on aime et se donner les moyens de toujours avoir le choix. Cette notion de choix est importante. Certains vous parleront d’employabilité. Le terme peut paraître barbare. Il résume pourtant une situation très simple. Et c’est ce dont nous allons parler ici.
Employabilité ? Mode ou fondement ?
Etre employable, c’est avant tout donner envie. Envie de vous recruter, envie de vous promouvoir, envie de vous développer. C’est aussi avoir la capacité de dire non. Il s’agit constamment de se poser la question suivante : « Suis-je vraiment heureux dans ce que je fais ? » Et si la réponse est négative : « Ai-je les moyens de choisir autre chose ? » ou « Suis-je vraiment responsable de ce choix, ou dois-je compter sur l’entreprise pour m’aider ? »
Réussir sa carrière n’a donc rien à voir avec un titre, un statut ou un salaire. Une carrière sera réussie si vous pouvez dire que vous avez toujours pu choisir. Ces choix sont simples : choisir une entreprise, choisir d’y rentrer, choisir les conditions. C’est aussi choisir une activité professionnelle, éventuellement choisir d’en changer ou au contraire d’y rester. La liste est donc longue. Certains de ces choix seront les bons, d’autres vous conduiront à faire des erreurs. Mais ils seront les vôtres. C’est un pouvoir énorme.
Le terme d’employabilité résume donc tout cela. Il s’agit du fondement de votre carrière. Car soyons clair : l’époque de la carrière linéaire, facile, sans accident de parcours n’existe plus. Être employable est donc un état d’esprit de veille constante.
Pour être employable, il faut engager un dialogue entre une situation actuelle et une situation future – potentielle. A la question : « Mon travail correspond-il à mes attentes actuelles et FUTURES ? », vous devez toujours en rajouter une autre : « Si je perds mon travail, quelle est ma capacité à en retrouver un autre, vite et aux mêmes conditions ? ». Mais sans envisager le pire, l’attitude d’employabilité doit vous permettre d’anticiper votre développement, en vous demandant : « Si je veux progresser, dois-je le faire ici, ou ailleurs ? » et « Quelle est ma valeur sur le marché ? »
Comment devenir « employable » ?
L’employabilité est donc un état d’esprit, avant d’être des actions. Il faut tout d’abord ne JAMAIS considérer une situation comme acquise. Que vous réussissiez, ou que vous échouiez, la roue tourne. Il faut s’y préparer. Le pire ennemi de l’employabilité, c’est le confort. Et ce confort de situation arrive très vite : il prend la forme d’un travail que l’on aime, d’un salaire adapté à ses besoins, d’un lieu de travail agréable, de relations professionnelles sympathiques, etc. Mais il faut accepter que ce confort soit périssable ; et ceci de plus en plus rapidement. Le confort de situation n’existe plus. Ou du moins, il n’existe que s’il est constamment évalué, travaillé ou renforcé. à l’image des compétences, l’employabilité est une réalité mouvante qui nécessite un investissement personnel constant.
Finalement, être employable, c’est se doter de tous les moyens pour comprendre son environnement, l’anticiper et l’utiliser au mieux. C’est mettre en place des stratégies, planifier des actions et construire des outils qui servent vos objectifs de carrière, de développement et de bonheur au travail.
La stratégie d’employabilité
L’entreprise change vite, naît et disparaît, crée des opportunités et se transforme. Elle réussit, elle échoue. Elle doit grandir, mais aussi parfois se réduire. Si ces mouvements ont toujours existé, ils sont aujourd’hui plus rapides que jamais. Et ces mouvements rendent le pilotage de carrière d’autant plus difficile. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui d’employabilité.
Et pour devenir « employable », il faut avant tout se fixer un objectif. Le plus important est que cet objectif soit LE VôTRE. Pendant longtemps, les entreprises et les salariés ont considéré d’un commun accord que la carrière était pilotée par l’entreprise. Il n’en est plus rien. Votre carrière, c’est vous. Et sans vision claire de ce que vous voulez faire et de ce que vous pouvez faire, il n’y aura point de salut. Sans savoir où vous souhaitez aller, vous n’irez nulle part… ou vous laisserez d’autres choisir pour vous…
Pour élaborer votre plan d’employabilité, il faut – encore une fois – répondre à des questions simples :
- Qu’est-ce que je veux faire ? Il ne s’agit pas de se projeter dans un horizon à 10 ans, mais se fixer des étapes au moins sur les 5 prochaines années.
- Qu’est-ce que je peux faire ? La réponse suppose d’analyser en profondeur – et honnêtement – ses compétences.
- Qu’est-ce que je ne veux pas faire ? C’est la zone rouge dans laquelle je ne veux pas rentrer.
- Qu’est-ce que je ne peux pas faire ? Il s’agit ici de reconnaître et d’accepter ses limites.
Une fois ce travail réalisé, il faut le décliner en objectifs concrets, c’est-à-dire tangibles (une action, un poste, etc.), mesurables (comment savoir que j’ai atteint tel ou tel objectif?) et atteignables (ils ne doivent être ni trop faciles, ni trop difficiles). Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’objectifs immuables, mais d’étapes de carrière qui pourront évoluer.
Des outils à développer ou à construire
Pour renforcer son employabilité, vous devez travailler sur trois dimensions :
- Vos compétences
- Votre réseau
- Votre marketing individuel
Les compétences
Sans elles, rien n’est possible. La bonne nouvelle est que tout le monde en a, et qu’on peut en acquérir tout au long de sa vie. La mauvaise, c’est qu’elles changent, qu’elles ne sont pas valorisées de la même façon par l’entreprise et qu’elles sont parfois difficiles à identifier.
En tant que jeune diplômé, la première erreur est de croire que l’Université vous a doté en compétences. Elle vous a équipé en savoirs. Et ces savoirs ont une durée de vie relativement courte. La compétence est la mise en action de ces savoirs, et tient autant du « ce que j’ai fait », que du « comment je l’ai fait ».
Dans le contexte actuel de l’entreprise, les compétences les plus recherchées ne sont pas que techniques. Bien au contraire. Les compétences comportementales sont fondamentales. Elles parlent de vous, de la façon dont vous interagissez avec le monde, et de vos valeurs. Vous devez les développer, les faire grandir et les étoffer. Un savoir technique se périme. Les capacités à influencer, à parler en public, à négocier ou à gérer un projet multiculturel sont beaucoup plus stables, tangibles et adaptables.
Voici 5 règles à suivre pour travailler ses compétences :
- Pensez toujours à ce que vous avez fait, plus qu’à ce que vous savez.
- Ne limitez jamais vos compétences au domaine technique.
- Identifiez vos 5 compétences clés. Et travaillez à leur amélioration constante. On tire plus de bénéfices à devenir meilleur dans ce que l’on fait déjà bien, qu’à essayer de devenir moyen dans ce que l’on fait mal…
- Pour mesurer vos compétences, utilisez votre réseau. Ou postulez régulièrement à des postes pour vous mesurer à des recruteurs.
Le réseau
Un réseau est un ensemble de relations connectées par des intérêts ou des histoires communes, et dont l’activation permet d’obtenir des données sensibles, ou des supports utiles, facilitant l’atteinte d’objectifs professionnels ou personnels. Il permet donc de se doter d’une capacité d’anticipation, de contrôle et de mesure de votre employabilité.
Gérer un réseau est, de ce point de vue, un exercice plus difficile qu’il n’y parait. Il ne s’agit pas d’augmenter sa liste d’amis,mais bien de l’aborder professionnellement, en se fixant des règles, des priorités, des contraintes aussi. C’est ce que j’entends par networking.
Et pour être efficace, cette compétence doit s’appuyer sur plusieurs règles :
Un réseau doit être limité dans sa taille
Cet élément est crucial. Un réseau de qualité se mesure par sa force, et celle-ci est toujours liée à la solidité de la relation construite avec les membres du réseau.
Un réseau intègre plusieurs niveaux de proximité
Certaines personnes sont plus proches que d’autres, parce qu’elles vous connaissent mieux, ou parce que vous leur faites confiance. Cette proximité détermine ce que vous pouvez légitimement demander à chaque « niveau » de votre réseau.
Un réseau est un système dynamique, qui vit, grandit, mais qui peut aussi mourir
Vous devez donc le nourrir. Cela paraît simple, à condition de garder à l’esprit qu’il faut lui donner et demander régulièrement de l’information et évaluer sa qualité. Pour cela, demandez de l’aide à une personne et observez sa réaction :
- Elle répond et vous aide : relation à conserver et à développer.
- Elle répond mais ne peut pas vous aider : relation à conserver.
- Elle ne répond pas : relancer. Et en cas de non réponse, mettre la relation en sommeil.
Enfin, il faut bien sûr faire de votre mieux pour répondre aux sollicitations, car sans réponse de votre part, les membres de votre réseau vous mettront très vite de côté.
Un réseau doit se contrôler
Plus il est vaste, plus il est difficile à gérer. Et la taille fait augmenter certains risques. Attention donc de ne pas laisser tout le monde s’intégrer dans ce système relationnel.
En appliquant ces règles simples, vous devriez pouvoir construire un réseau efficace. Mais cette efficacité devra maintenant être testée.
Le marketing individuel
La stratégie d’employabilité se construit autour de compétences et s’appuie sur le réseau. Une fois que vous maîtrisez ces deux aspects, vous pourrez travailler une nouvelle dimension : la mise en forme de votre employabilité et le travail sur votre réputation. Rien ne sert d’être employable si vos efforts ne sont ni connus, ni reconnus. Il s’agit de votre marketing individuel.
Le travail suivant consistera à « marketer » vos compétences. Comme toute stratégie marketing, ceci implique d’abord de bien identifier QUI vous êtes (les compétences, les objectifs), avant de définir comment vous voulez être perçu (la réputation, l’image) mais aussi quelle est votre valeur (c’est-à-dire vos points de négociation : salaire, contraintes personnelles, attente en terme de management, etc.). Il ne s’agit pas pour autant de chercher à se mettre en valeur à tout prix, mais de rendre visibles
les actions et les réalisations qui sont le plus en phase avec vos attentes et vos projets. L’objectif est simple, et restera toujours le même : vous rendre « désirable » aux yeux du marché de l’emploi, et ainsi vous mettre dans une position où vous serez constamment en situation de choisir, et donc en situation de force ou d’équilibre.
Ces actions peuvent prendre plusieurs formes :
Être informé
L’information est un élément clé de l’employabilité. Elle est plus ou moins sensible, ou facile à obtenir. Pour l’obtenir, il faut identifier les bonnes sources directes (elles y ont accès), ou indirectes (elles connaissent quelqu’un qui y a accès).
« Marketer »
Ce terme regroupe l’ensemble des actions qui visent à rendre vos compétences visibles et attractives. Il s’agit aussi d’un état d’esprit. Par exemple : la rédaction d’un CV. S’il faut passer du temps sur sa forme et sa longueur, il faut en passer plus encore à travailler l’histoire qu’il raconte. Le marketing individuel s’appuie sur vos forces et faiblesses que vous aurez identifiées dans le travail sur les compétences. Il s’agit – par exemple – de se poser les questions suivantes :
- Quelles sont les compétences que je souhaite rendre « publiques » ?
- Quelle image de moi doivent refléter mes activités professionnelles, voire extra-professionnelles ?
- Quel est le fil rouge qui relie l’ensemble des mes actions ?
Influencer
Il s’agit de l’action qui consiste à utiliser son réseau pour orienter une décision dans un sens précis. Par exemple : dans le cadre du recrutement, il s’agit d’accéder au décideur, de lui faire parvenir des informations sensibles sur votre candidature, de tenter de savoir quels sont les autres candidats, et quelles sont leurs forces ou leurs faiblesses. Influencer consiste également à solliciter des contacts qui ne sont pas impliqués directement dans le processus, mais qui ont l’autorité pour donner un avis. L’influence est une compétence qui devient de plus en plus essentielle, et devra faire l’objet d’un vrai travail personnel.
Conclusion
Ces quelques lignes avaient pour but de vous convaincre de l’importance de travailler son employabilité. Cette attitude est indispensable pour construire et développer son parcours professionnel. Mais elle l’est tout autant pour évoluer dans l’entreprise. Être employable, c’est avant tout se donner les moyens d’avoir le choix. C’est un exercice de discipline individuelle. Vous avez désormais le choix de le faire ou pas… Bon courage !