Mobilité… vous avez dit mobilité ?
Article paru dans la 17e édition du guide de carrière Career Starter, 2013.

Mobilité… vous avez dit mobilité ?

Par Isabelle Castellini, Vice Présidente RH, TAG Heuer

De nombreux jeunes diplômés rejoignent des grands groupes avec un double objectif : découvrir une variété de métiers ou de secteurs d’activités, et bénéficier d’une mobilité…

La mobilité recouvre plusieurs aspects :

  • Pouvoir changer de métier (par exemple quitter une fonction de contrôleur de gestion pour une fonction commerciale ou marketing).
  • Accéder à une mobilité à l’international.
  • Exercer le même type de fonction mais dans un secteur d’activités différent.

La mobilité ne se décrète pas, elle se prépare et exige maturité et prise en compte du réel. En termes plus triviaux, elle n’est pas un dû et nécessite une bonne connaissance de soi et de la réalité économique du moment. Il est nécessaire de disposer de plusieurs sponsors : le premier d’entre eux est le supérieur hiérarchique, il est à même de valoriser les résultats du candidat à la mobilité. Son rôle est de restituer les compétences et expertises développées par le collaborateur tout en étant clair et honnête sur les points de progression possibles (au niveau technique ou de la personnalité). Le second sponsor est le Responsable RH en charge de la mobilité qui est un accélérateur de réseaux au sein du groupe, et un porte-voix pour promouvoir le candidat à la mobilité. Ce Responsable RH doit être convaincu de la solidité du projet et de l’évaluation du candidat, il en va de sa crédibilité : il ne peut présenter à ses pairs des candidats internes dont il sait pertinemment que la performance est faible ou l’assise technique défaillante.

Bénéficier d’une mobilité requiert du candidat une préparation sérieuse : être clair sur ses motivations, sur la destination souhaitée, sur les métiers ou secteur d’activités qui représentent une réelle plus-value en termes de développement professionnel. Il doit être conscient que le triple saut (changer de métier, de secteur et de lieu géographique) n’est pas toujours possible. Bien souvent, seuls deux des trois critères sont réalisables.

Changer de métier est envisageable au sein de la société qui vous emploie : elle dispose d’une fine connaissance de votre profil et elle est à même de prendre un pari sur votre capacité d’apprentissage d’une nouvelle fonction. Une société d’accueil dans un autre secteur d’activités aura tendance à minimiser le risque et à valoriser les compétences d’un candidat dans son métier du moment.

Un autre point à intégrer est celui de la gestion du temps : la mobilité n’est pas toujours possible car souvent un ralentissement économique gèle les opportunités. La question centrale est l’évaluation du temps que l’on se donne pour obtenir un nouveau job… Il faut savoir être patient tout en restant motivé sur le poste actuel, et cette étape n’est pas facile. La mobilité n’est pas un jeu pour opportunistes, elle est le terrain d’expression de personnes qui anticipent et qui cultivent rêve et réalisme.

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