Dress for business, dress for success

En situation de recrutement, comme dans la vie professionnelle, votre «look» est une des expressions très perceptible de votre personnalité. C’est aussi une dimension essentielle de la culture de l’entreprise que vous représentez. Ne sous-estimez pas son importance !

Intégrer une entreprise, une organisation à l’occasion d’un stage, d’un emploi temporaire ou permanent est une étape décisive dans la vie. Il est primordial d’en prendre conscience et d’en valoriser tous les aspects positifs.

Cette transition peut représenter une rupture, un deuil à faire d’une certaine légèreté et insouciance de la vie d’étudiant. Pour certains, elle s’accompagne de craintes ou de peurs de l’inconnu. Mais elle est aussi chargée d’excitation, de joie, d’énergie, de motivation et même de fierté.

Entrer dans le monde du travail n’est pas une simple continuité de la vie, des habitudes universitaires et estudiantines, mais un passage à un environnement différent qui est régi par ses propres règles, rituels et codes, parmi lesquels le code vestimentaire, « dress code ». Il convient de les comprendre, de les accepter et de s’y adapter pour réussir.

Parce que je le vaux bien !

Préparer votre premier entretien de recrutement doit être l’opportunité de réfléchir à vous-même en termes de « marque », « de produit ». Le vocabulaire utilisé pour décrire cette réflexion vient d’ailleurs des métiers du marketing : marketing de soi, « personal branding ».

Pendant cette préparation, prenez le temps d’analyser votre parcours, votre formation, vos choix professionnels. Faites l’inventaire de vos réalisations, de vos réussites, de vos stratégies personnelles, et décidez ce que vous souhaitez mettre en avant. Il s’agit en effet de convaincre, de donner envie, de se vendre. Votre profil est un tout. Ce n’est pas uniquement un diplôme et une liste de compétences. Vos qualités, vos talents, vos centres d’intérêts, vos passions, votre style personnel font aussi partie de votre profil. Et votre look en est la touche finale.

En faisant cet exercice, réfléchissez également à l’impact que vous souhaitez avoir sur votre interlocuteur. Faire un effort vestimentaire pour votre premier entretien de recrutement vous amène à prendre conscience de votre valeur, à vous respecter vous-même, à réaliser tous les obstacles que vous avez surmontés, tout le chemin que vous avez parcouru pour en arriver à cette étape.

A la fin de cette réflexion vous allez peut-être conclure que votre look actuel ne correspond pas à l’image que vous voulez donner à un recruteur. Il peut, en effet, y avoir un décalage entre la personne compétente et professionnelle que vous êtes devenue et vos vêtements ou votre coupe de cheveux, qui eux, ne sont plus d’actualité.

Pour certains d’entre vous, le premier entretien de recrutement est alors l’occasion de s’offrir un premier costume sombre. Cet achat participe lui aussi à ce changement symbolique de statut et au renforcement de l’estime de soi.

Et n’oubliez jamais ! Vous n’avez qu’une seule occasion de faire une première bonne impression !

Aide-toi, le ciel t’aidera !

Se soucier de sa tenue vestimentaire, de son allure pour se rendre à un entretien de recrutement est une forme de respect pour l’interviewer que vous allez rencontrer. Songez à la réciprocité. Appliquez-vous les règles que vous appliquez aux autres.

Le responsable de recrutement, par exemple, représente l’image de la société pour laquelle il travaille. Il fait également des efforts pour que sa tenue reflète le style de celle-ci. Il est votre premier contact, son objectif n’est pas uniquement d’évaluer votre candidature.

Son rôle est aussi de vendre la structure de l’organisation, sa culture, ses valeurs, l’ambiance de travail, le poste, les perspectives d’évolution. À son tour il donne envie de la rejoindre ou pas.

Si vous manquez d’informations sur le code vestimentaire de votre futur employeur, ne faites pas de suppositions. Dans le doute, optez pour un style formel. Il est préférable d’être trop habillé plutôt que pas assez.

Soyez sobre, soigné de la tête aux pieds et adapté à la situation. Il est toujours possible d’ajouter un détail personnel pour vous différencier, affirmer votre originalité, votre créativité.

Ce n’est pas le moment de s’afficher ou de provoquer. Pas de fantaisies. Il est d’ailleurs temps de renoncer aux gris-gris ou aux bijoux trop ostentatoires, même si ceux-ci ont une valeur sentimentale pour vous. Attention à l’arbre qui cache la forêt ! Un piercing ou un tatouage trop visible peut totalement occulter vos compétences pour un interviewer.

Pendant votre période d’intégration, il est pertinent d’utiliser votre supérieur hiérarchique direct ou d’autres supérieurs comme source d’inspiration. Ils vous donnent en général les limites tacites de ce qui est accepté, toléré. Ouvrez les yeux !

Apprenez à lire une organisation, à comprendre entre les lignes le non dit. Ce qui est admis et ce qui ne l’est pas. Car ces règles ne sont pas toujours explicites. Et tenez-en compte, elles vous aident à marquer des points et à gagner du temps pour construire vos relations professionnelles. Les respecter vous permet de renforcer votre crédibilité.

Il ne s’agit pas de renoncer à votre personnalité, mais plutôt de trouver un juste milieu entre vos goûts vestimentaires, vos préférences et le code vestimentaire de la société pour laquelle vous travaillez.

Vous représentez, en effet, l’image de votre employeur, pas la vôtre ! Dans cette fonction de représentation, vous n’avez pas que des droits, mais aussi des devoirs et des obligations. Cette image que vous renvoyez est un « mix » correspondant à l’industrie pour laquelle vous travaillez, au métier qui est le vôtre, aux interlocuteurs, clients, VIPs avec lesquels vous interagissez.

Chaque métier et chaque niveau hiérarchique possède ses propres codes, son style particulier qui sont admis par les pairs en interne et par les partenaires extérieurs.

Vous vous attendez naturellement à ce qu’un directeur ou un financier ait une tenue stricte. Le costume gris anthracite, la chemise blanche ou bleu ciel et la cravate sont la norme. Par contre, vous êtes beaucoup plus tolérant avec un créatif dans un département de communication, un spécialiste Web ou un chercheur universitaire, par exemple. Si ces derniers ne portent pas de costume/cravate mais plutôt un col ouvert et un jean, vous n’êtes pas choqué, c’est au contraire l’inverse qui peut vous étonner.

L’habit fait le moine !

Adopter un habit formel ne signifie pas uniquement plaire à un recruteur ou à un supérieur hiérarchique, se plier au code, s’intégrer dans une organisation. Il existe également une fonction feedback dans l’usage d’un vêtement adéquat. La façon dont vous vous habillez a un impact sur la manière dont vous vous ressentez. L’habit vous donne une contenance. Grâce à lui, vous allez être pris au sérieux. Il vous incite à vous comporter de manière professionnelle. Il vous aide à tenir votre fonction, tout comme pour un acteur qui entre dans la peau de son personnage en enfilant son costume de scène, ou un sportif qui revêt la totalité de son équipement.

Il est important de se sentir à l’aise dans les vêtements que l’on a choisis. De ne pas avoir l’air déguisé. Les spécialistes du développement personnel utilisent le mot « alignement » pour indiquer l’harmonie qui existe entre une personne, le rôle professionnel qu’elle joue et l’allure qu’elle dégage dans ce dernier.

Au fil du temps, la cohérence, la répétition, dans le port de certains vêtements de circonstances joue un rôle amplificateur. Le professionnel reconnu à l’intérieur et à l’extérieur de la société le sera encore plus si son look est toujours adapté aux situations. Par contre, il devra redoubler d’efforts si sa tenue n’est pas à la hauteur, ne convient pas, voire choque.

Votre look est également le baromètre de vos émotions, de votre motivation. Prenez garde aux variations et à la manière dont elles seront interprétées par votre entourage.

L’ex CEO d’une banque américaine est réputé pour son intolérance à l’égard d’employés aux tenues négligées, sa croyance « un employé qui s’habille mal est un employé qui réfléchit mal » est extrême, mais elle vous donne une indication du poids du « dress code » dans des cultures d’entreprise spécifiques.

Thank God it’s Friday !

Si l’organisation pour laquelle vous travaillez a introduit le « Casual Friday », c’est-à-dire tolère que, le vendredi, ses employés soient vêtus de manière un peu moins formelle, renseignez-vous afin de rester dans les limites de l’acceptable.

Attention ! Décontraction ne veut pas dire la porte ouverte à n’importe quoi.

Il est encore plus subtil de décoder ce que « décontracté » signifie pour chaque environnement de travail et parfois beaucoup plus difficile d’être « décontracté » que d’être « habillé ».

Surtout ne perdez jamais de vue que le business, les relations commerciales et professionnelles, continuent le vendredi. Et si vous n’avez pas forcément de visiteurs à rencontrer ce jour-là, certains de vos collègues ou supérieurs hiérarchiques en auront peut-être. Soyez vigilant. Vous êtes toujours en représentation le vendredi. Ne faites pas d’extravagances, le jean déchiré ou le top ne sont pas de circonstances.

Vous l’avez compris, il est possible d’utiliser au mieux des éléments de votre look pour réussir votre entrée dans le monde du travail et pour réussir tout court. Alors soyez smart et jouez-en.

Votre personnalité est composée de multiples facettes. Toutes ne sont pas dévoilées dans le contexte professionnel. Faites de même avec votre style. Ne vous enfermez pas dans une image, faites des essais, soyez flexible et évolutif. Demandez-vous régulièrement si votre tenue, vos accessoires, votre coupe de cheveux, votre posture sont appropriés à la situation. Ce n’est pas un effort très couteux que de renoncer à certains de vos vêtements ou bijoux préférés, et il peut vous rapporter beaucoup.

Et vous avez toujours la liberté de profiter de vos week-ends ou de vos vacances pour faire ce qu’il vous plait dans ce domaine.